L'agriculture biologique a fait son apparition en France dans les années 1950, en réaction à l'intensification de l'agriculture et à l'utilisation de pesticides dans l'après-guerre. Ses penseurs principaux sont Rudolf Steiner ou Albert Howard, qui voient dans l'agriculture moderne une vision réductrice du rapport à la culture et à l'alimentation. Il y a plusieurs courants dans la « philosophie » de la bio : ceux qui voient la bio comme un projet de société global, et ceux qui la restreignent à un mode de production agricole différent.
Les principes de base
L'agriculture biologique se base sur le refus de l'utilisation de produits chimiques de synthèse, et sur des principes liés à l'environnement global de l'exploitation. Le producteur bio va préférer prévenir plutôt que guérir, et donc privilégier des techniques traditionnelles pour éviter les maladies sur ses plantes ou ses animaux.
■ Protéger les plantes sans employer de pesticides chimiques de synthèse Les cultures sont désherbées mécaniquement ou thermiquement, les cultures sont diversifiées et les rotations allongées pour limiter l’infestation parasitaire. La lutte biologique est pratiquée en utilisant par exemple des coccinelles pour lutter contre les invasions de pucerons.
■ Maintenir la fertilité du sol sans engrais chimiques de synthèse La rotation des cultures, l’introduction de légumineuses qui fixent l’azote de l’air et fertilisent naturellement le sol, l’utilisation d’engrais organiques variés (fumier, cultures intermédiaires…), la conservation d’espaces naturels comme les prairies, les haies, les bandes enherbées, contribuent à maintenir la fertilité des sols.
■ Pratiquer un élevage respectant le bien-être animal Les animaux sont alimentés à partir de produits issus de l’agriculture biologique, et provenant au moins en partie de l’exploitation agricole. Des durées minimales d’élevage et des tailles minimales de bâtiment sont réglementées, les animaux ont accès à des pâturages ou parcours extérieurs. Les animaux sont soignés en priorité par des traitements alternatifs (homéopathie, phytothérapie…), en préventif plutôt qu’en curatif.
■ Les produits issus de l’agriculture biologique sont tous garantis sans OGM. Du moins, le règlement européen impose un seuil minime de présence d'OGM dans les produits bio (devant être inférieur à 0,9%).
La bio étant -souvent- vue comme un système global, une exploitation bio favorisera généralement la diversité des espèces et des cultures, elle privilégiera également les circuits courts dans ses débouchés et se souciera du bien-être des êtres humains qui y travaillent.